Un pèlerin pas comme les autres!

 Vous trouverez ci-après le témoignage de Mr COLLIGNON à son retour du pèlerinage de St Jacques de Compostelle...

Quand avez-vous pris la décision de partir, de faire ce pèlerinage ???

J’ ai pris cette décision le 09 juin 2013. J’en avais alors parlé à ma table et je m’étais dit que petit à petit je diffuserais l’information.

Vous l’aviez déjà fait ?

Oui, j’ai fait mon premier pèlerinage à St Jacques de Compostelle en 2005. Et depuis, je l’ai fait plusieurs fois.

Avez-vous suivi un entrainement  particulier physique ou mental???

J’ ai fait régulièrement le tour du parc ici, en pensant au trajet à venir avec sérénité.

Face au Seigneur, avec repos.

Il faut une certaine préparation mentale en amont. Avoir les idées claires afin de ne pas avoir l’esprit parasité durant le parcours. Si vous êtes préoccupé, que vous loupez les balises et que vous êtes forcé de faire demi-tour, vous gaspillez davantage d’énergie.

Mais ce qui compte avant tout c’est la détermination. La motivation que l’on a au plus profond de soi.

Vous êtes partis en train de Nancy ? Jusqu’où ?

J’ai pris le train à Nancy, jusqu’Arles. Il nous faut nous enregistrer à l’Eglise Ste Trophime pour pouvoir débuter notre parcours de « Pèlerin ». Après, le plus difficile est de sortir de la Ville et de savoir par quel chemin on débute.

Pouvez-vous, pour les personnes qui n’ont pas fait le voyage, nous raconter votre parcours ???

C’est simple en fait, on avance sur des chemins arborés, caillouteux, sous le soleil ou avec la pluie.

A cette saison, on a de la chance, il ne fait pas encore trop chaud !

Quand on a de la chance, on atterri dans un bourg pour midi, l’heure de la messe….les cloches sonnent…

En France, la messe est en Français, en Espagne, il faut vraiment avoir la foi, car on ne comprend pas tout.

Ces quelques chances vous grandissent la Foi !

Vous marchiez combien d’heures par jour ?

Longtemps, en Espagne, vu que le soleil a 2 heures d’avance, on peut marcher plus tard le soir. Le but, c’est donc de marcher le plus longtemps possible !

La motivation de chaque pèlerin est différente !

Au début, on pense à sa motivation, après on ne pense plus qu’à l’arrivée, donc, on marche en regardant par terre.

Les 2 derniers jours, j’ai dû faire 50kms !

Le soir, on sait qu’il faut réserver sa nuitée, mais vous êtes parti sans moyen de communication ?

Ce n’est pas par pur esprit de contradiction que je n’ai pas de portable, c’est que je n’allais pas en acheter un « exprès » ! Sur la route, on rencontre des personnes qui peuvent réserver un lit pour vous avec le leur !

Comment cela se passait-il ? Vous avez toujours trouvé de la place, ou bien avez-vous dormi à la belle étoile ?

J’ ai eu de la chance, j’ai toujours trouvé où dormir. Même un simple matelas par terre.

Je suis passé par les EMMAÜS, des chambres d’Hôtes, des hôtels…(drôle de pèlerin !)

L’accueil, c’est très important. C’est lui qui détermine le temps de votre parcours. Si vous dormez mal, que vous avez pris du temps pour prendre votre douche, des difficultés pour trouver des vivres, faire vos lessives : c’est handicapant pour le lendemain !

Heureusement il y a des accueils de très belle qualité !

La différence entre un vacancier et un pèlerin, c’est qu’on n’est pas là pour des vacances !

Le pèlerin ne juge pas l’accueil.

On vis parfois des situations surprenantes, par exemple, prendre une douche là où il n’y a pas de porte pour préserver votre intimité. Mais, on se dit, que prendre une douche, c’est déjà très agréable !

On ne peut pas rouspéter !

Vous êtes arrivés à St Jacques de Compostelle au bout de ?

D’une grande réflexion…Aussi, à la suite d’un long repos. Et après une détermination sans faille !

Un objectif omniprésent !

On n’a plus très bien la notion des jours, heureusement que nous avons notre carnet de route, où les relais tamponnent à chaque nouvelle étape franchie.

Quand vous êtes arrivés, qu’avez-vous ressenti ?

Et bien, on ne voit pas le dôme de la basilique, puisqu’elle est enclavée au sein des habitations.

On sait qu’elle est là !

L’arrivée à Saint Jacques de Compostelle n’est pas une fin en soi, le voyage se poursuit à votre retour, toute votre vie…

Avez-vous fait des belles rencontres ?

Avec Le Seigneur, OUI !

Bien sûr ! Le but pour moi n’étant pas forcément de discuter pendant des heures avec mes hôtes ou mes comparses de route, car je souhaitais consacrer mes efforts à la marche et à mon cheminement personnel.

Ce que j’ai trouvé fabuleux, ce sont tous ces jeunes, qui ont pris la décision de faire ce pèlerinage.

Qui se sont organisés pour demander des congés, placer les enfants, prévenir les copains….

J’ai rencontré une famille qui a fait la route avec son enfant handicapé. Quelle Foi ! Merci à vous !

Chacun a sa motivation. J’ai rencontré un homme qui rêvait de voir l’encensoir de la Basilique !

Sans compter toutes les solutions inattendues !

Des personnes dont vous avez pris les coordonnées ?? Qui ont pris les vôtres ?

Non, mais des personnes qui m’ont pris en photo !

Quelles étaient les réactions quand les gens discutaient avec vous ?

Ils étaient impressionnés par mon âge, mais, selon moi, il n’y a rien d’extraordinaire, du moment qu’on a la motivation…

C’est quoi pour vous l’esprit chrétien ?

C’est cet esprit de partage. Sur le pèlerinage, nous sommes tous égaux.

Plus de différences sociales, plus de différences d’âge.

Le « ça va ? » en fin de journée ne se pose pas, nous nous connaissons sans parler !

On vit TOUS la même aventure !

J’ai le souvenir d’un jeune me rapportant les propos de son grand-père :

« Sur le chemin de St Jacques de Compostelle, tout le monde est au même niveau ! »

Quelques hôtes nous demandent aussi notre motivation.

Si quelqu’un a des difficultés, on peut l’encourager.

Vous êtes quelqu'un de humble, et lorsque je vous ai proposé de faire un portrait de vous, vous m’avez dit : pour que les gens se disent moi aussi, je peux le faire !!!

Il y a des joies ici que l’on ne prolonge pas. C’est dommage.

Ce pèlerinage procure des joies immenses, qui sont énormes pour le chemin de la Vie.

Je ne tiens pas à témoigner pour le simple fait de raconter mon expérience. Si les personnes veulent savoir comment c’est ; elles n’ont qu’à le faire pour le vivre… Il ne faut pas se mettre des barrières, il faut être déterminé et persévérer !

Il faut se remémorer les mots de Jean-Paul II : »N’ayez pas peur ! »

Vous considérez que c’est une expérience à vivre ?Parce que vous apprenez beaucoup sur vous-même aussi ?

Il faut avoir l’envie d’aller chercher au plus profond de son cœur !

Et d’entretenir le trésor que vous y avez trouvé !

Sans vanité, avec foi, vous vivez un moment qui peut changer votre Vie !

Pouvez-vous nous rappeler votre âge Mr COLLIGNON SVP ?
Je suis né en 1934 ! Voilà ce que je répondais sur la route quand on me demandait !!!

                                                                                        Merci Mr COLLIGNON pour cette belle leçon de Vie!

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